Capitales d’Italie : espaces et appartenances des Républiques sœurs jusqu’au fascisme
Città-capitali d’Italia : spazi e appartenenze dalle Repubbliche sorelle al fascismo
Capitals of Italy: Spaces and “identities” from the Sister republics to fascism
Dates : 21-25 juillet 2025, Rome.
Organisateurs : École française de Rome en collaboration avec la Bibliotheca Hertziana- Max Planck Institute for Art History, le CRHEC (Centre de recherche en histoire européenne comparée, Université Paris-Est Créteil), l’Université de Lucerne et la Fondazione Gilardi, Montagnola.
Comité scientifique : Carmen Belmonte (Università degli Studi di Padova), Catherine Brice (Université Paris-Est Créteil), Gianluca Belli (Università degli Studi di Firenze), Paola Barbera (Università degli Studi di Catania), Albane Cogné (École française de Rome ), Matthew d’Auria, (University of East Anglia), Michele Luminati (Universität Luzern), Letizia Tedeschi (Università della Svizzera italiana), Stefania Ventra (Università Cà Foscari, Venezia).
Dead line pour l’envoi des dossiers : 30 avril 2025 – Réponse prévue le 15 mai 2025
Cette école d’été s’inscrit dans le projet Spazidentità. Spazialità materiale e immateriale dell’italianità dalla Repubblica Cisalpina al Fascismo: territori, città, architetture, musei, porté par l’École française de Rome et ses partenaires (Programme structurant 2022-2026), qui s’interroge sur les relations entre les dimensions spatiales et la construction d’un sentiment d’appartenance italien. En se concentrant sur les villes-capitales, l’école d’été conduira à travailler sur les opérations spatiales qui visent à fabriquer et inventer « l’identité » italienne tout au long du XIXème siècle et jusqu’au fascisme dans le contexte particulier des villes qui sont à la tête des États. En rassemblant des historiens, des historiens de l’art, de l’architecture, des musées, du droit et des idées politiques cette école d’été est interdisciplinaire.
Elle sera organisée en trois grands volets :
- des interventions thématiques, théoriques et méthodologiques faites par les spécialistes invités
- des présentations in situ dans la ville de Rome de case studies des relations espaces/ identités
- des présentations faites par les doctorants et post-doctorants de leurs travaux ou de lieux (qui peuvent aussi ne pas être une capitale italienne) pouvant enrichir la thématique. Les lieux urbains, monuments, musées, collections privées, expositions sont abordés dans leur matérialité ou dans les discours qui s’y rapportent.
De nombreuses villes italiennes ont d’abord été les capitales d’anciens Etats pré-unitaires : Turin, Milan et Venise, Florence, Naples, Parme et Modène, Palerme et bien sûr Rome nous intéressent comme capitales dynastiques, capitales d’Ancien Régime, capitale religieuse sans oublier toutefois que beaucoup de ces villes sont passées, de 1796 à 1861, par différents statuts : capitales des Républiques sœurs, seconde ville de l’Empire napoléonien (Rome), chefs-lieux de départements français aussi. Quelles conséquences ces changements de statuts eurent-ils sur les espaces urbains ? Comment ont-ils transformé les appartenances ? Une attention particulière sera portée aux musées, collections et aux lieux de mémoire dans les capitales de la Restauration.
L’intérêt portera également sur les capitales dans les moments de révolutions, ou de transformation : révolutions républicaines à Milan, Rome et Naples, révolutions du printemps des peuples à Milan, Venise, Naples, Palerme et Rome, passage de Florence puis de Rome au statut de capitale du Royaume d’Italie, Marche sur Rome en 1922. Comment se forment des espaces « révolutionnaires » à la fois supposés montrer le nouveau visage de la ville mais aussi appelés à créer de nouvelles identités par les activités qui s’y déroulent ?
Avec l’Unification de l’Italie, Rome devient capitale en 1871. Mais avant, Turin puis Florence ont été les capitales de ce nouvel État, entraînant des transformations profondes de leur espace urbain, mais aussi des conflits d’appartenance forts. Milan s’érige ainsi en « capitale morale » face à Rome, Turin en ville « productive » face à la capitale improductive. L’Unité apporte également des changements de populations dans ces villes et on s’intéressera à la place des « étrangers » (Piémontais, Méridionaux, touristes, pèlerins, voyageurs) dans Rome capitale et à leurs espaces après 1871. Comment évolue la tutelle patrimoniale durant ces décennies ?
Enfin, on travaillera sur les espaces urbains, les identités territoriales, mais aussi sur les politiques et la manière dont le fascisme a cherché à les transformer. Au sein de cette spatialité impériale du Régime, on fera une place à la dimension coloniale qui a eu sur l’Urbs un impact récemment mis en évidence. Sans se limiter à la capitale on verra comment ce modèle romain a – ou pas – été imité dans l’ensemble de l’Italie – et hors d’Italie – et s’il a contribué à forger des appartenances nouvelles.
Des keynote speakers présenteront les travaux et les mises au point sur les thèmes clés de la rencontre : Mia Fuller (University of California, Berkeley), Catherine Brice (UPEC) et d’autres encore. Des présentations se dérouleront in situ, dans la ville de Rome, au Quirinal, au Monument à Victor-Emmanuel II, à l’EUR, au Ministère des corporations, à la Chambre des Députés.
Les doctorants et post-doctorants seront invités à présenter leurs recherches qui s’insèrent dans la problématique de cette école d’été. Ils pourront le faire en séminaire ou in situ si leur objet d’étude est à Rome. Une large place sera laissée aux temps de discussions et d’échanges.
La summer school est ouverte aux doctorants et post-doctorants en histoire, histoire de l’art, histoire de l’architecture, muséologie, histoire du droit, histoire des idées politiques qui veulent réfléchir à la manière de combiner ces différentes approches, et à la question de savoir :
- Comment les membres des institutions imaginent-ils l’impact des espaces sur les individus, quels instruments utilisent-ils, quelles théories mettent-ils en pratique ? Quelle est la spécificité des villes-capitales ?
- Comment les individus reçoivent-ils ces sollicitations et ces nouveaux espaces ? Comment les acceptent-ils ou au contraire arrivent-ils à les détourner et à créer des espaces alternatifs ?
- Comment les « identités » locales, régionales, nationales mais aussi de classe et de genre s’inscrivent-elles dans les espaces des villes capitales, et comment les transforment-elles ?
La diversité des types de capitales en Italie sur la période choisie nous donne déjà un terrain de réflexion très intéressant, mais tout travail sur une ville capitale étrangère qui rentre dans cette problématique est bienvenu.
Candidature
Le comité scientifique sélectionnera 10 participants.
Les langues de travail seront principalement l’italien et l’anglais. Les candidats doivent comprendre ces deux langues et pouvoir s’exprimer dans l’une des deux.
Le dossier de candidature doit comporter :
- Un Curriculum Vitae
- Une présentation expliquant en quoi le candidat tirera profit de la summer school, et proposant une étude de cas qu’il présentera ainsi qu’un rappel de ses travaux et thèmes de recherche (environ 4 pages, 10 000 caractères espaces compris, 1500 mots maximum). Si le candidat veut présenter un lieu à Rome, merci de l’indiquer dans le dossier de candidature.
- Indiquer le niveau de langue en italien et en anglais
- Une lettre de présentation du directeur de thèse pour les doctorants, ou d’une personnalité scientifique pour les post-docs.
Les candidats recevront la réponse du comité de sélection le 15 mai 2025. Le programme définitif leur sera envoyé en juin.
L’inscription à la summer school est gratuite. La summer school assurera l’hébergement à Rome dans la foresteria de l’Ecole française de Rome – de la nuit du 20 juillet à la nuit du 24 juillet –, les repas du midi, 2 dîners (une cuisine est à disposition des participants).
Les voyages ne sont pas pris en charge. Exceptionnellement une aide pourra être attribuée.
Contacts pour informations :
Catherine Brice : catherine.brice(at)gmail.com
Letizia Tedeschi : letizia.tedeschi@gmail.com
Matthew d’Auria : M.DAuria(at)uea.ac.uk
Le dossier de candidature doit être déposé avant le 30 avril 2025 minuit sur le site de l’Ecole française de Rome :
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